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jeudi 15 mars 2012




Le principe des leitmotivs musicaux dans « la mort aux trousses » d'Alfred Hitchcock.


1 Alfred Hitchcock.

Né le 13 août 1899 à Londres et mort le 29 avril 1980 à Los Angeles, c'est en 1925, après un stage d'assistant technicien ,qu’ il devient metteur en scène. Il connaît alors une ascension rapide dans le milieu cinématographique. Appelé le maître du suspense, les films d’ Hitchcock présentent souvent des personnages innocents entraînés dans des situations qu'ils ne contrôlent pas, en  mettant un accent particulier sur la peur , l'imagination et l'humour.
En 1940, il réalise son premier film américain (« Rébecca ») et restera aux États-Unis pour le restant de sa carrière.
Dans la plupart de ses films, il s'arrangeait pour apparaître à l'écran un court instant (cameo).
Quelques films importants (63 films réalisés ou co-réalisés) :
la carrière d'Hitchcock est divisée en deux parties : la période anglaise (jusqu'en 1939) et la période américaine à partir de 1940.

La période anglaise :
« les cheveux d'or »,  « le masque de cuir », « chantage », « meurtre », « l'homme qui en savait trop » (première version), « une femme disparaît ».
La période américaine :
« Rébecca » (1940), « soupçons » (1941), « les enchaînés » (1946), « l'inconnu du Nord-express » (1951), « le crime était presque parfait » (1954), « fenêtre sur cour » (1954), « l'homme qui en savait trop » (deuxième version, 1956), « sueurs froides » (1958), « la mort aux trousses » (1959), « psychose » (1960), « les oiseaux » (1963).

2 Bernard Herrmann :

Compositeur et chef d'orchestre, Bernard Herrmann est né le 29 juin 1911 à New York et mort le 24 décembre 1975 à Los Angeles. Il doit sa réputation internationale aux musiques qu'il écrivit pour les films d'Alfred Hitchcock durant les années 1950. Il débute à Hollywood en 1940 en écrivant la musique de « Citizen Kane » d’ Orson Welles. Il est également connu pour ses compositions dans le domaine de la musique savante est considéré comme un des plus grands compositeurs de musique de film.
L'année 1955 marque le début de sa collaboration avec Alfred Hitchcock. Ainsi, il compose pour lui les musiques de : « mais qui a tué Harry ? », « Le faux coupable », « l'homme qui en savait trop », « sueurs froides », « la mort aux trousses », « psychose ».
Dans ses partitions , il utilise la récurrence de motifs musicaux correspondant à un personnage ou à une situation (leitmotiv) et s'applique à respecter l'adéquation musique/ image.

3  « la mort aux trousses ».

Synopsis :
Roger Thornhill, publiciste new-yorkais, voit sa vie basculer lorsque des espions le prennent pour un certain Georges Kaplan, un espion inventé par l’ USIA. Après avoir échappé à deux tentatives de meurtre, il mène sa propre enquête et tombe amoureux d'Eve Kendall, véritable agent de l’USIA. Le héros est conduit, tout le long du film, d'une énigme à sa résolution, d'une méprise à la reconnaissance. Le titre original du film, « North by Northwest », indique une direction que l'on ne trouve sur aucune boussole et met en lumière une histoire qui ne peut être réelle.
Dans le générique, l'utilisation de la ligne droite mène le héros et le spectateur de New York au Dakota du Sud, et annonce un film d'espionnage, de poursuite et d'amour.

4 les personnages et les thèmes musicaux.

Roger Thornhill-Georges Kaplan.
Le thème présente deux idées thématiques et montre la double identité du personnage principal :
A : Kaplan (celui pour qui on le prend) : le motif est tournant, basé sur une sorte d'arpège.
B Thornhill (celui qu'il est réellement) : mélodies plutôt joueuse qui semble se moquer d'elle-même avec des dissonances aux flûtes traversières.
les deux idées musicales sont sur un rythme de fandango (il n'y a, en fait, qu'un seul personnage), le tempo est rapide (film d'action), l'orchestration (la manière de répartir les instruments dans les parties musicales) est riche.
Ces deux thèmes sont repris de manière presque identique dans la scène de la poursuite sur la route de montagne, des bruitages (crissements de pneus, sirènes…) rajoutent à la scène du suspense.

Un exemple du thème de Kaplan seul :



un exemple du thème de Thornhill seul (le tempo est plus lent), qui souligne le côté naïf du personnage. 

Thornhill


le thème des espions

la mélodie est sinueuse, basée sur un chromatisme (notes jouées les plus proches possibles créant ainsi une tension), à trois temps et à l'image des espions qui tentent de s'infiltrer partout. Elle est jouée aux cordes, dans un registre grave.
on retrouve ce thème lors du rendez-vous à la cafétéria.

le thème de l'amour :
le thème de l'amour apparaît lors de la conversation entre Roger Thornhill et Eve Kendall dans le restaurant du train. Le thème est très lyrique, confié d'abord au hautbois puis à la clarinette.
le thème réapparaît dans le wagon-lit. Il est joué aux violons, dans un esprit très romantique.
le thème du double jeu d'Eve :
ce thème est assez sombre (rôle important des timbales, mouvements chromatiques en valeurs longues en alternance entre les cuivres et les bois), dans un tempo lent. Il apparaît dans le hall de la gare de Chicago lorsqu'Eve téléphone à Léonard. Elle prend les directives de Vandamm, le chef des espions.
on retrouve ce thème, varié ; l'instrumentation a changé : utilisation du vibraphone avec des progressions chromatiques aux cordes sur un rythme régulier créant ainsi une tension lorsque Thornhill escalade un mur pour rejoindre Eve.

le thème de la poursuite :
ce thème utilise une rythmique régulière (en doubles croches) et est souvent joué aux cuivres en alternance avec les bois : il contribue au suspense des scènes de poursuite.
Il est également utilisé dans la scène de la gare( lorsque les policiers recherchent Thornhill) en alternance avec le thème de Thornhill, dans cet extrait, peu de dialogues, seules  les images et la musique font avancer l’action.