jeudi 3 mai 2012

« Roméo et Juliette » de Charles Gounod



« Roméo et Juliette » de Charles Gounod



1 introduction.


L'opéra, né au début du XVIIe siècle, a toujours fasciné les compositeurs car il regroupe quasiment toutes les principales formes d'expression artistique :
-la littérature avec l'élaboration du livret (l'intrigue), découpé en actes.
-Les arts visuels avec le décor.
-Le théâtre lié au jeu des acteurs/chanteurs.
-La musique : orchestre et voix (soliste, duo, trio… chœur).
Les voix :
il existe différents types de voix. On distingue les voix de femmes et d'enfants et les voix d'hommes.
Elles sont généralement classées comme suit (du plus aigu au plus grave) :
-soprano : voix aiguë de femmes et d'enfants.
-Mezzo-soprano : voix moyenne de femmes et d'enfants.
-Alto : voix grave de femmes et d'enfants.
-Ténor : voix aiguë d'hommes.
-Baryton : voix moyenne d’hommes.
-Basse : voix grave d’hommes.
-Chœur mixte (souvent) : sopranos, altos, ténors, basses.

2 « Roméo et Juliette » de Charles Gounod


-Opéra en cinq actes, livret de Jules barbier et Michel carré, d'après le drame de William Shakespeare.
Le thème de l'amour tragique est souvent utilisé dans l'art depuis l'Antiquité. Il existe de nombreuses adaptations sur divers supports artistiques : théâtre, cinéma, opéra, comédie musicale.
On peut citer : la symphonie dramatique « Roméo et Juliette » d'Hector Berlioz, le ballet de Serge Prokofiev, la comédie musicale « West Side Story » sur une musique de Léonard Bernstein.
Charles Gounod mit un soin particulier à l'écriture de son opéra. En effet, en avril 1865, il loue pour un mois environ une maison à Saint Raphael pour y trouver l'inspiration. Il terminera son œuvre dès son retour à Paris.

3 l'argument.


L'histoire raconte l'amour impossible de deux jeunes amants car issus de deux familles rivales.
Leur mort les réunira pour un amour céleste.
L’action se passe à Vérone au XIV e siècle.
1      La tempétueuse ouverture dépeint l’animosité séparant les maisons rivales des Montaigu et des Capulet.

PROLOGUE

2      Comme dans la version originale de l’histoire écrite par Shakespeare, Gounod inclut un prologue
dans lequel le chœur commente l’action qui doit suivre.

PREMIER ACTE

3      L’action commence dans la demeure de la famille Capulet où un grand bal masqué bat son plein. Le
bal est donné en l’honneur de l’anniversaire de la fille de Capulet, Juliette, qui doit épouser le comte
Pâris, neveu du prince.
4      Le neveu de Capulet, Tybalt, parle avec Pâris de la fête et de la beauté de Juliette. Capulet présente
ensuite sa fille à la compagnie assemblée.
315      Chacun fait des commentaires élogieux sur la beauté de Juliette. Elle est subjuguée par
l’événement.
6      Capulet encourage ses invités à continuer les réjouissances. Tous sortent.
7      Plusieurs étrangers masqués s’attardent. Ce sont Roméo, Mercutio et Benvolio, membres de la
maison rivale, les Montaigu. Ils sont accompagnés de quelques partisans. Roméo, qui se sent mal à
l’aise, veut partir, mais Mercutio se moque de lui.
8      Mercutio chante la chanson de la reine Mab, souveraine des rêves et des illusions (« Mab, la reine
des mensonges »).
9      Roméo qui veut toujours partir succombe pourtant sur-le-champ à la beauté de Juliette, qui revient
en compagnie de Gertrude, sa nourrice. Les Montaigu s’éloignent en toute hâte.
10    Juliette entre pleine d’entrain et dit à sa nourrice qu’elle ne désire pas encore se marier,
11    mais voudrait profiter pleinement de la vie (« Je veux vivre dans ce rêve qui m’enivre »).
12    Roméo, qui entre, demande à Juliette de rester avec lui tandis que Gertrude part en compagnie de
Grégorio, un serviteur des Capulet.
13    Les deux jeunes gens demeurés seuls, Roméo donne libre cours à son amour pour la jeune fille qui
répond à ses sentiments par un madrigal (« Ange adorable »).
14    Au moment où Juliette dit son nom à Roméo, ils sont interrompus par le retour de Tybalt qui devine
l’identité de l’étranger masqué.
15    Juliette, choquée d’apprendre le nom de l’homme dont elle est tombée amoureuse, s’en va
32bouleversée. Furieux de constater la présence des Montaigu dans la demeure des Capulet, Tybalt veut les
combattre, mais Capulet ordonne que la fête continue. Mercutio emmène Roméo précipitamment.

DEUXIÈME ACTE

16    La scène se passe la nuit, dans le jardin de Juliette. Donnant sur le jardin, se trouve le balcon de la
chambre de Juliette.
17    Avec l’aide de son page, Stephano, Roméo grimpe pour s’introduire dans le jardin. On entend la voix
de Mercutio qui l’appelle.
18    Il voit la lumière s’allumer dans la chambre de Juliette. Comparant la jeune fille au soleil, il l’implore
de paraître (« Ah! lève-toi, soleil ! »).
19    La fenêtre s’ouvre et Juliette apparaît sur le balcon. Roméo se cache. Elle avoue l’aimer, bien qu’il
soit un Montaigu. Il se montre alors et ils se déclarent leur amour.
20    Ils sont dérangés par l’arrivée de Grégorio accompagné de quelques serviteurs qui ont vu Stephano
et sont à sa recherche.
21    Gertrude entre se demandant ce que tout ce bruit signifie. Les serviteurs se moquent d’elle.
Gertrude appelle Juliette pour la faire rentrer dans sa chambre.
22    Roméo croit rêver. Juliette réapparaît pour lui proposer de se marier. Elle l’implore néanmoins de
partir, au cas où on les découvrirait ensemble.
23    Ils entament un duo d’amour au cours duquel ils se souhaitent bonne nuit avant de prendre congé
l’un de l’autre.
3324    Juliette rentre dans sa chambre et Roméo s’en va saisi d’adoration.

TROISIÈME ACTE

Premier tableau
1      Entr’acte.
2      Dans la cellule du frère Laurent, Roméo attend avec impatience l’arrivée de Juliette. Elle entre
précipitamment en compagnie de Gertrude, à laquelle ils demandent de monter la garde dehors.
3      Au cours d’une cérémonie solennelle, le frère Laurent marie Roméo et Juliette. Bien qu’il soit au
courant des risques encourus, il espère que cet acte mettra fin à la querelle séparant les deux maisons.
4      Le frère Laurent joint finalement les mains du couple et Gertrude revient pour s’associer à la joie
des jeunes gens.
Deuxième tableau
5      Un peu plus tard, dans une rue longeant la demeure des Capulet, le page Stephano est toujours à la
recherche de Roméo.
6      Il chante une chanson qui s’en prend aux Capulet, les comparant à un nid de vautours abritant une
tourterelle (« Que fais-tu, blanche tourterelle ? »).
7      L’intrigue se noue lorsque Grégorio apparaît et provoque Stephano en duel.
348      Un groupe de serviteurs commentent l’affaire. Mercutio et Tybalt commencent alors aussi à se battre
et Roméo les sépare. Tybalt tente d’insulter Roméo pour que ce dernier se batte en duel avec lui.
9      Toutefois, Roméo refuse de se battre avec un homme qui est devenu son cousin par alliance, mais
Mercutio, voulant venger l’affront, recommence à se battre avec Tybalt. Roméo tente d’intervenir.
10    Mercutio, qui est blessé, est emmené par quelques partisans des Montaigu et meurt. En rage,
Roméo dégaine aussitôt son épée et tue Tybalt au moment où Capulet entre. Tybalt murmure son dernier
vœu à Capulet.
11    Tous chantent la tristesse qu’ils éprouvent devant une telle situation (« Ô jour de deuil ! »)
12    Le duc entre à ce moment-là. Tous les Capulet implorent que justice soit faite et Roméo est envoyé
en exil le soir-même.
13    Il est désespéré à l’idée de ne plus jamais revoir Juliette et la compagnie tout entière commente les
tristes événements du jour.

QUATRIÈME ACTE

Premier tableau
14    Prélude orchestral.
15    Roméo est venu dans la chambre de Juliette pour lui dire un dernier adieu. Ils chantent leur
tristesse de devoir se séparer au moment de leur nuit de noces (« Nuit d’hyménée ! Ô douce nuit
d’amour ! »).
3516    Roméo entend l’alouette annoncer l’aube du jour de leur séparation. Juliette ne veut pas entendre
ce message. Malgré cela, les deux amants se font des adieux prolongés, proclamant l’éternité de leur
amour. Puis, Roméo finit par partir.
17    Gertrude entre pour annoncer à Juliette que son père et le frère Laurent sont en chemin, qu’ils
viennent dans sa chambre.
18    Ils entrent.
19    Capulet dit à Juliette que le dernier souhait de Tybalt était que le mariage de Juliette et Pâris se
fasse aussitôt que possible (« Que l’hymne nuptiale succède aux cris d’alarme ! »). Il dit à sa fille de se
préparer pour ces noces.

20    Juliette, affolée, dit au frère Laurent qu’elle aimerait mieux mourir pour son Roméo que d’épouser
Pâris et l’implore de l’aider.
21    Le frère Laurent remet à Juliette un philtre qui lui donnera l’apparence de la mort pendant une brève
période. Roméo viendra ensuite, et ils se retrouveront ensemble.
22    Après une courte hésitation, Juliette prend la fiole.
23    Elle s’inquiète de ce qui pourrait arriver si le philtre n’agissait pas,
24    mais poussée par l’amour, elle boit le breuvage.
1–7  Ballet.
Deuxième tableau
8      Une galerie du Palais des Capulet, le chant cérémonial de l’orgue retentit.
9      La compagnie assemblée chante sa joie à célébrer l’union de Pâris et de Juliette, tandis que Juliette
et Gertrude chantent leur douleur. Le frère Laurent dit à Juliette de lui faire confiance.
10    Un chœur de célébration précède une danse collective.
11    Capulet commence la cérémonie du mariage avec Pâris.
12    Au moment où Pâris va mettre l’alliance au doigt de Juliette, la jeune fille s’effondre apparemment
sans vie devant la compagnie assemblée. Au milieu de la consternation générale, on la déclare morte.

CINQUIÈME ACTE

Premier tableau
13    Entr’acte.
14    Le frère Laurent demande au frère Jean si Roméo a reçu la lettre qu’il lui a envoyée, mais le frère
Jean lui dit que le messager a été tué et le frère Laurent insiste pour que l’on fasse venir Roméo
immédiatement.
37Deuxième tableau
15    Un interlude orchestral dépeint le long sommeil de Juliette.
16    Roméo apparaît et salue le tombeau de Juliette.
17    Il chante devant le corps apparemment sans vie de sa bien-aimée (« Ô ma femme! ô ma bien-
aimée! ») et l’embrasse.
18    Croyant ne plus jamais la revoir, il s’administre du poison au moment où Juliette sort de son
sommeil. Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre, mais Roméo commence à ressentir les effets du
poison.
19    Il dit à Juliette ce qu’il a fait et elle déclare ne pas vouloir vivre sans lui. Alors que Roméo croit
entendre le chant de l’alouette, Juliette découvre la fiole de poison vide. Elle se poignarde et ensemble,
tandis qu’ils meurent, ils remettent leurs âmes à Dieu en lui demandant pardon.
DAVID ASHMAN
Traduction : Marianne Fernée

4 Quels outils possède le musicien pour mettre en musique le livret ?




1 L'ouverture


au début de l'opéra, l'ouverture n'avait pas forcément de rapport avec l'intrigue. Elle servait souvent à attirer l'attention de l'auditeur, marquant ainsi le début de la représentation. Dès la période classique, elle introduit véritablement l'opéra créant ainsi l'atmosphère de l’œuvre avec souvent  une présentation des thèmes musicaux à venir.

Ouverture



Grande formation : orchestre symphonique.
Trois parties structurent cet extrait : A B A.
A : prédominance des cuivres (avec un soutien des cordes). L'écriture est verticale : l'ensemble des instruments joue en homorythmie (le même rythme pour tous), la nuance est forte. De par le choix de cette écriture, le compositeur nous plonge dans un sentiment tragique et solennel.
B : prédominance des cordes avec une écriture horizontale (du plus aigu au plus grave) : les instruments jouent un thème musical qui est répété identique à lui-même après son exposition (on parle d'écriture en imitation, «  idée » du canon).

 2 Le prologue : 

 il expose l’intrigue et son dénouement
 Prologue
 
CHŒUR
  Vérone vit jadis deux familles rivales,
Les Montaigus, les Capulets,
De leurs guerres sans fin, à toutes deux fatales,
Ensanglanter le seuil de ses palais.
Comme un rayon vermeil brille en un ciel d’orage,
Juliette parut, et Roméo l’aima !
Et tous deux, oubliant le nom qui les outrage,
Un même amour les enflamma !
Sort funeste ! aveugles colères !
Ces malheureux amants payèrent de leurs jours
La fin des haines séculaires
Qui virent naître leurs amours !


3 L'air :

il est utilisé par le compositeur lors de moments importants dans l'action. Il est chanté, et permet de mettre en lumière la psychologie ou le sentiment d'un personnage.
Duo, trio, quatuor, choeur sont parfois employés.


Orchestre et voix d'homme soliste (ténor).
Dans cet extrait, « la scène du balcon », Roméo déclare son amour à Juliette.
L'orchestre, dans une nuance  mezzo piano, accompagne le chanteur (écriture en mélodie accompagnée).
L’air offre un ambitus (étendue de la note la plus grave à la plus aigu) assez large. Les mots importants du texte sont mis en valeur par la mélodie très lyrique qui correspond à un moment clé de l’œuvre.


ROMÉO
 L’amour, l’amour !
Oui, son ardeur a troublé tout mon être !
(La fenêtre de Juliette s’éclaire.)
Mais quelle soudaine clarté
Resplendit à cette fenêtre ?
C’est là que dans la nuit rayonne sa beauté !
Ah ! lève-toi, soleil ! fais pâlir les étoiles
Qui, dans l’azur sans voiles,
Brillent au firmament,
Ah ! lève-toi ! parais ! parais !
Astre pur et charmant !
Elle rêve ! elle dénoue
Une boucle de cheveux
Qui vient caresser sa joue.
Amour ! Amour ! porte-lui mes vœux !
Elle parle ! Qu’elle est belle !
Ah ! Je n’ai rien entendu !
Mais ses yeux parlent pour elle,
Et mon cœur a répondu !
Ah ! lève-toi, soleil ! fais pâlir les étoiles, etc.
... Viens ! parais !



4 Le récitatif : 


il sert à faire avancer l'action, son accompagnement  se résume souvent à l'utilisation du clavecin mais aussi de l’orchestre,  et la mélodie oscille entre le parlé et le chanté.

 


Dans le récitatif, l'orchestre est très discret et ponctue uniquement le discours. Les personnages s’expriment dans un chanté/ parlé qui contribue à faire avancer l'action.

 
(Grégorio paraît au fond et rencontre Roméo).
ROMÉO
(à Grégorio, en lui montrant Juliette)
 Le nom de cette belle enfant ?
GRÉGORIO
Vous l’ignorez ? C’est Gertrude.
GERTRUDE (se retournant)
Plaît-il ?
GRÉGORIO (à Gertrude)
Très gracieuse dame !
Pour les soins du souper, je crois qu’on vous
réclame.
GERTRUDE (avec impatience)
C’est bien ! me voici !
JULIETTE
Va !
(Gertrude sort avec Grégorio, Roméo arrête Juliette
au moment où elle va sortir).






vendredi 27 avril 2012

L'expressionnisme abstrait



L'expressionnisme abstrait

C'est un courant artistique qui s'est développé après la seconde guerre mondiale principalement aux États Unis. Les peintures sont abstraites, les couleurs vives et variées et les formats sont très grands.
Le résultat semble très agressif car c'est à travers l'expression du corps que les artistes mettent en avant leur souffrances, névroses, sentiments et pensées.
Certains artistes expriment leur perception des problèmes politiques, économiques et sociaux de leur pays par des traces figuratives, d'autres, au contraire, les éliminent.
La peinture est très frontale et surtout gestuelle. C'est le corps qui s'exprime. Ainsi, un peintre comme Jackson Pollock peint avec le support au sol et semble réaliser une chorégraphie tout autour.
Les traces, les gestes, les coulures, les giclées de peinture remplissent les toiles en mettant en scène la rapidité d'exécution.
 Sam Francis
 Mark Rothko



 Sam Francis


Jackson Pollock

jeudi 15 mars 2012




Le principe des leitmotivs musicaux dans « la mort aux trousses » d'Alfred Hitchcock.


1 Alfred Hitchcock.

Né le 13 août 1899 à Londres et mort le 29 avril 1980 à Los Angeles, c'est en 1925, après un stage d'assistant technicien ,qu’ il devient metteur en scène. Il connaît alors une ascension rapide dans le milieu cinématographique. Appelé le maître du suspense, les films d’ Hitchcock présentent souvent des personnages innocents entraînés dans des situations qu'ils ne contrôlent pas, en  mettant un accent particulier sur la peur , l'imagination et l'humour.
En 1940, il réalise son premier film américain (« Rébecca ») et restera aux États-Unis pour le restant de sa carrière.
Dans la plupart de ses films, il s'arrangeait pour apparaître à l'écran un court instant (cameo).
Quelques films importants (63 films réalisés ou co-réalisés) :
la carrière d'Hitchcock est divisée en deux parties : la période anglaise (jusqu'en 1939) et la période américaine à partir de 1940.

La période anglaise :
« les cheveux d'or »,  « le masque de cuir », « chantage », « meurtre », « l'homme qui en savait trop » (première version), « une femme disparaît ».
La période américaine :
« Rébecca » (1940), « soupçons » (1941), « les enchaînés » (1946), « l'inconnu du Nord-express » (1951), « le crime était presque parfait » (1954), « fenêtre sur cour » (1954), « l'homme qui en savait trop » (deuxième version, 1956), « sueurs froides » (1958), « la mort aux trousses » (1959), « psychose » (1960), « les oiseaux » (1963).

2 Bernard Herrmann :

Compositeur et chef d'orchestre, Bernard Herrmann est né le 29 juin 1911 à New York et mort le 24 décembre 1975 à Los Angeles. Il doit sa réputation internationale aux musiques qu'il écrivit pour les films d'Alfred Hitchcock durant les années 1950. Il débute à Hollywood en 1940 en écrivant la musique de « Citizen Kane » d’ Orson Welles. Il est également connu pour ses compositions dans le domaine de la musique savante est considéré comme un des plus grands compositeurs de musique de film.
L'année 1955 marque le début de sa collaboration avec Alfred Hitchcock. Ainsi, il compose pour lui les musiques de : « mais qui a tué Harry ? », « Le faux coupable », « l'homme qui en savait trop », « sueurs froides », « la mort aux trousses », « psychose ».
Dans ses partitions , il utilise la récurrence de motifs musicaux correspondant à un personnage ou à une situation (leitmotiv) et s'applique à respecter l'adéquation musique/ image.

3  « la mort aux trousses ».

Synopsis :
Roger Thornhill, publiciste new-yorkais, voit sa vie basculer lorsque des espions le prennent pour un certain Georges Kaplan, un espion inventé par l’ USIA. Après avoir échappé à deux tentatives de meurtre, il mène sa propre enquête et tombe amoureux d'Eve Kendall, véritable agent de l’USIA. Le héros est conduit, tout le long du film, d'une énigme à sa résolution, d'une méprise à la reconnaissance. Le titre original du film, « North by Northwest », indique une direction que l'on ne trouve sur aucune boussole et met en lumière une histoire qui ne peut être réelle.
Dans le générique, l'utilisation de la ligne droite mène le héros et le spectateur de New York au Dakota du Sud, et annonce un film d'espionnage, de poursuite et d'amour.

4 les personnages et les thèmes musicaux.

Roger Thornhill-Georges Kaplan.
Le thème présente deux idées thématiques et montre la double identité du personnage principal :
A : Kaplan (celui pour qui on le prend) : le motif est tournant, basé sur une sorte d'arpège.
B Thornhill (celui qu'il est réellement) : mélodies plutôt joueuse qui semble se moquer d'elle-même avec des dissonances aux flûtes traversières.
les deux idées musicales sont sur un rythme de fandango (il n'y a, en fait, qu'un seul personnage), le tempo est rapide (film d'action), l'orchestration (la manière de répartir les instruments dans les parties musicales) est riche.
Ces deux thèmes sont repris de manière presque identique dans la scène de la poursuite sur la route de montagne, des bruitages (crissements de pneus, sirènes…) rajoutent à la scène du suspense.

Un exemple du thème de Kaplan seul :



un exemple du thème de Thornhill seul (le tempo est plus lent), qui souligne le côté naïf du personnage. 

Thornhill


le thème des espions

la mélodie est sinueuse, basée sur un chromatisme (notes jouées les plus proches possibles créant ainsi une tension), à trois temps et à l'image des espions qui tentent de s'infiltrer partout. Elle est jouée aux cordes, dans un registre grave.
on retrouve ce thème lors du rendez-vous à la cafétéria.

le thème de l'amour :
le thème de l'amour apparaît lors de la conversation entre Roger Thornhill et Eve Kendall dans le restaurant du train. Le thème est très lyrique, confié d'abord au hautbois puis à la clarinette.
le thème réapparaît dans le wagon-lit. Il est joué aux violons, dans un esprit très romantique.
le thème du double jeu d'Eve :
ce thème est assez sombre (rôle important des timbales, mouvements chromatiques en valeurs longues en alternance entre les cuivres et les bois), dans un tempo lent. Il apparaît dans le hall de la gare de Chicago lorsqu'Eve téléphone à Léonard. Elle prend les directives de Vandamm, le chef des espions.
on retrouve ce thème, varié ; l'instrumentation a changé : utilisation du vibraphone avec des progressions chromatiques aux cordes sur un rythme régulier créant ainsi une tension lorsque Thornhill escalade un mur pour rejoindre Eve.

le thème de la poursuite :
ce thème utilise une rythmique régulière (en doubles croches) et est souvent joué aux cuivres en alternance avec les bois : il contribue au suspense des scènes de poursuite.
Il est également utilisé dans la scène de la gare( lorsque les policiers recherchent Thornhill) en alternance avec le thème de Thornhill, dans cet extrait, peu de dialogues, seules  les images et la musique font avancer l’action.

mercredi 18 janvier 2012

HISTOIRE DU CINEMA



HISTOIRE DU CINEMA
1895-1960
  1. INVENTION
L’invention du cinéma est le résultat de l’association de plusieurs machines qui apparaissent au milieu du 19ème siècle :
- L’appareil photographique (daguerréotype) mis au point par Jacques Daguerre en 1839 

 - et des objets qui donnent l’illusion du mouvement en jouant sur la persistance rétinienne. (thaumatrope, le    phénakistiscope, le zootrope, le praxinoscope ...)



Edouard Muybridge a précisément l'idée en 1878 d'aligner vingt-quatre appareils photographiques pour décomposer le mouvement d'un cheval lancé au galop. Les images animées donnent l’illusion du mouvement.





1895 marque la naissance du cinéma avec les frères Lumière (Auguste et Louis Lumière).

Leur cinématographe supplante les autres procédés. Il est plus léger, plus commode que les autres systèmes. Une manivelle permet de faire défiler la pelicule de film, et leur appareil peut diffuser les images sur un grand écran .Très rapidement cette machine et des copies vont envahir la planète. On peut désormais capter le réel, n‘importe où sur le globe et diffuser les images à un large public.









Les frères Lumière, l'arrivée d'un train à la ciotat, 1896

  1. LE CINEMA MUET 1900-1929
Les films étaient accompagnés dans les salles de projection par des musiciens, des bruiteurs, des comédiens qui jouaient en coulisse. Par la suite, les intertitres donneront la trame narrative et les dialogues.
Les films qui étaient consacrés à des évènements ou des scènes de vie se scénarisent. Georges Mélies (1861-1938), qui était prestidigitateur, va réaliser des petits films avec scénario dans lesquels il met en scène des trucages (qu’on appellera plus tard des effets spéciaux). Il crée également le premier studio de cinéma français.



Georges Mélies 1901 et 1909

1901 les frères Pathé créent les studios Pathé
1905 Léon Gaumont crée les studios Gaumont
1909 : 10 000 salles aux Etats Unis, 26 millions de spectateurs par an, 1/4 de la population. En France 300 salles
1914 : naissance des studios à Hollywood, Californie, le site offre une grande diversité de paysages (désert, forêt, montagnes, plage) contrairement à New York.
1922-1923 : le terme septième art caractérise le cinéma

Durant la première guerre mondiale, le cinéma Américain se distingue par deux comiques célèbres : Charlie Chaplin et Buster Keaton, c’est le début des stars.
Dans les années 1910 on trouve des courts métrages mais également les premières superproductions avec des figurants des décors et même des animaux.
L’industrie cinématographique s’est mise en place dans de nombreux pays comme les Etats Unis, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Russie …
En Russie le cinéma devient un outil de propagande à la gloire de la révolution.

Exemple: Le cuirassé POTEMKINE Sergueï Einsenstein, 1925
Film qui traite de la mutinerie des marins du navire "Potemkine" dans le port d'Odessa (Russie) en 1905, et de la répression contre le peuple (qui soutenait le mouvement) par l'armée du Tzar.




  1. LE CINEMA PARLANT ET LA COULEUR 1930-1960
Le premier film « parlant » est Le chanteur de jazz produit par la firme Warner en 1928
Depuis le début du cinéma les tentatives de lier le son et l'image se sont intensifiées. La synchronisation entre image et son devient possible au milieu des années 20.
Le passage sera difficule pour certains acteurs de muet dont le jeu se situe surtout dans "l'attitude" et la posture de l'acteur et non sur sa voix.

Malgré la crise de 1929 Hollywood que l’on nomme « l’usine à rêve » tourne à plein régime
Vers 1935 grâce au procédé Technicolor, les premiers films en couleur apparaissent :
La camera gère trois négatifs noir et blanc à la fois, entraînés en synchronisme parfait, l’un étant sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu.

. Les superproductions offrent une grande diversité de genres :
  • des westerns, La Chevauchée fantastique de John Ford avec John Wayne en 1939



  • des films noirs (policiers), Scarface de Howard Hawks en 1932


  • le fantastique, Frankenstein avec Boris Karloff  en 1931, King Kong en 1933, Nosferatu 1922



  • le comique, Le Kid, Charlie Chaplin, en 1921 (muet)

    Buster Keaton
  •  la science fiction Metropolis de Fritz Lang en 1927 (muet)

  • la comédie musicale La Joyeuse Divorsée, avec Fred Astaire et Ginger Rogers en 1934

  • le péplum 1956 Les dix Commandements, Cecile B. Demille (couleur)

  • le dessin animé 1937, Blanche Neige de Walt Disney (couleur)


  • la fresque Historique : Les Sentiers de la gloire, Stanley Kubrick, 1957 (noir et blanc)

    etc.
Une frise chronologique retraçant les grandes dates du cinéma Hollywoodien.
http://tcmcinema.fr/mythes-et-stars/#/timeline